Sucré, Salé

Patrice Bélanger: Aujourd’hui commencent les festivités des 15 ans de Sucré-Salé. Et qui de mieux pour lancer les célébrations que la plus grande chanteuse du Québec, et du monde, Céline Dion?
Patrice Bélanger: Enchanté, est-ce que je peux te tutoyer?
Céline Dion: Bien j’espère bien.
Patrice Bélanger: Céline, un honneur de te rencontrer.
Céline Dion: C’est gentil.
Patrice Bélanger: Je suis Patrice, animateur de l’émission Sucré-Salé.
Céline Dion: Céline Dion, que c’est être chanteuse, après les 37 années.
Patrice Bélanger: Céline, merci d’inventer des minutes dans ta routine d’avant-spectacle pour nous accueillir, Sucré-Salé. À quel point je gâche ta routine d’avant-spectacle, moi-là?
Céline Dion: Bien premièrement, il n’y a jamais personne qui est rentré dans mon dressing, là. En passant. Je ne sais pas par où tu es passé, là. Même moi, je n’ai pas la clé pour rentrer ici.
Patrice Bélanger: J’en ai 11 ans de ce dressing.
Céline Dion: Bien ça me fait plaisir de le partager avec vous.
Patrice Bélanger: Ces robes, ces tenues d’avant, d’après-spectacle, comment tu fais pour les choisir tellement il y en a?
Céline Dion: Ça c’est comme une fille, ou son chum, ou son mari dit, « Il ne faut quand même pas t’acheter un autre sacoche noir. Tu en as trois déjà. Vous ne pouvez pas comprendre. Je ne me dis jamais, j’en ai-tu besoin? J’en ai pas besoin. As-tu vraiment besoin de ça? Non. Est-ce que tu le veux vraiment? Oui.
Patrice Bélanger: On t’a vu récemment dans des fashion shows à Paris. T’as amusé, t’as un nouveau look. C’est coloré, c’est différent, c’est original. On dit souvent que les vêtements servent à s’exprimer dans la vie. Quel message tu nous envoies sur toi, Céline, aujourd’hui avec ce changement de look-là?
Céline Dion: Je me sens très bien. Mes enfants vont bien. Je vais très bien spirituellement. J’ai l’impression que René m’a laissé non seulement un héritage de trois enfants extraordinaires, mais aussi le 50-50. On a toujours été des partners. On a toujours été 50-50. Je pense qu’il m’a donné le 50 qu’il y avait. Je suis comme entière. Je pense que je suis plus intense. C’est plus calme, mais en même temps, j’ai des idées précises. J’ai beaucoup d’idées et je veux que ça se passe. En même temps, je suis plus passionnée. Quand on est heureux, on a envie de s’amuser. Et les accessoires, quand on s’emprunte des personnages, ça nous donne la chance de regarder la télé finalement.
Patrice Bélanger: Il y a quelqu’un qui décide de regarder la télé présentement. Bon, c’était touchant.
Céline Dion: J’étais un peu en état de choc parce que c’est quelque chose que je ne regarde jamais.
Patrice Bélanger: Tu ne regardes jamais la télé?
Céline Dion: La télé. J’espère que ça ne te fait pas de peine.
Patrice Bélanger: Tu ne m’as jamais encore regardée à Sucré-Salé?
Céline Dion: C’est pour ça que je suis très émue. Puis, à 18h30, je suis en train de me préparer pour faire les shows en général.
Patrice Bélanger: Tu fais quoi à 18h30 pendant que nous, on est dans la télé et que les gens te regardent en ce moment? Dans ta loge, tu te prépares comment?
Céline Dion: Oui. À 6h, la prise de son est terminée. De 5 à 6, la prise de son. À 6h, j’arrive et je mange. Pendant que je mange, j’ai ma coiffeuse qui commence mes cheveux. Et puis moi, je commence mon maquillage aussi. Alors, je mange. Pendant que j’essaie de manger, elle me tire la couette. Puis, pendant que ce n’est pas ma couette, je prends une bouchée et vice-versa.
Patrice Bélanger: Tu es ici au Centre Bell jusqu’au 17 août. Que représente cette salle de spectacle-là pour toi?
Céline Dion: Beaucoup d’émotions ici. J’ai rencontré des gens extraordinaires. Ce n’est pas juste de faire le show au Centre Bell. C’est qu’il y a beaucoup de cadeaux qui viennent avec ça. Je vois ma famille. Je vois les gens que je ne vois pas souvent. Je mange des choses que j’aime, qui oppose les États-Unis Puis, je vis dans le pays d’où je viens, qui me manque beaucoup. Je pourrais revenir, vivre ici, puis faire l’aller-retour à Vegas tous les soirs, 4-5 jours. Mais là, c’est un peu compliqué. C’est ça la raison pourquoi je ne suis pas ici. Mais ça va être tough le départ. Je suis un peu persuadée, après avoir fait le tour du monde à quelques reprises, qu’on a vraiment le plus beau coin du pays. Mes enfants sont ici justement à découvrir des feux de camp, des mâchements à l’eau, la pêche. Ils prennent des grenouilles dans un filet et les mettent sur l’asphalte. Et là, ils sont là, « ouish, ouish, ouish », ils retournent dans l’eau. Comment on appelle les mouches à feu?
Patrice Bélanger: Les Lucioles.
Céline Dion: Les Lucioles. Mais qu’est-ce que t’es intelligent! Félicitations pour votre beau programme.
Patrice Bélanger: Merci! Merci, Céline!
Céline Dion: J’espère que tu n’en vas pas une pause publicitaire.
Patrice Bélanger: Non, non, ça va nulle part.
Céline Dion: Ça se pourrait que j’ouvre ma TV demain. En tout cas. OK, alors, les Lucioles, les Grenouilles, tu as-tu un autre nom pour ça? Euh… Et Wawaraw.
Patrice Bélanger: Wawaraw.
Céline Dion: Top là-dedans! OK! C’est bien bien le fun d’être ici, puis c’est ma mère qui vient me prendre santé, puis mon fils qui aime beaucoup faire des sports extrêmes. Donc, il fait du… Moi, je suis très, très permissive. Ça fait peur en ce moment, aux mères qui m’écoutent, sûrement. René-Charles fait du motocross, après des cours de motocross. Il avait quatre ans, je crois. Ils sont bien sûrs de surveiller. Il y a toujours quelqu’un avec eux. Tu sais, si je les emprisonne, ils vont aller le faire ailleurs. Fait que moi, j’aime bien mieux qu’ils le fassent dans le cours. Surveiller, j’essaye où. Puis de toute façon, les cours de conduite arrivent bientôt. En tout cas, c’est une grosse affaire, la vie, là. Tu sais, le rôle de parent, là, c’est quelque chose, là.
Patrice Bélanger: Bien, parlons-en un peu. Tu as des jumeaux. Je t’annonce que je suis aussi papa de jumeaux de cinq ans et demi.
Céline Dion: Ah! Félicitations! Garçon-fille, deux filles, deux garçons
Patrice Bélanger: Deux petits bonhommes que je te présente à l’instant parce qu’ils posent des questions à mes invités. Une sucrée et une salée. Alors, tu veux commencer par la question sucrée ou la question salée de mes garçons?
Céline Dion: Moi, je préfère le salé, donc on va commencer avec le sucré.
Patrice Bélanger: Parfait.
Jumeaux: Allô, Céline! Tu as tellement l’air gentille et parfaite. C’est quoi ton gros mot préféré?
Céline Dion: Ils sont trop cute, là. Mon gros mot préféré…
Patrice Bélanger: Céline est choquée, là.
Céline Dion: Quand je suis choquée, elle est là « Wow, ça va faire! »
Patrice Bélanger: Dis comment?
Céline Dion: Normalement, je ne lève pas le ton. Je vais juste appeler l’intensité et le regard. Elle est là « Wow, ça va faire! » Quand même. Si ça ne marche pas et qu’ils font des choses pas comme… Ça fait trois fois que je leur dis « ne fais pas ça », il y a les pénitences. Les pénitences, c’est de les séparer. Donc, là, j’en mets un dans une chambre et un dans l’autre. Et là, c’est comme « Combien de temps? » Je dis « Quel âge as-tu? » « Cinq ans, presque six. » « Ben, six minutes. » Tu ne vas pas fermer la porte, hein? C’est sûr que je ne ferme pas la porte. Là, j’entends après peut-être deux ou trois minutes, la porte ouvrir. « Ok! » Là, je fais ça de même. Je fais semblant de me lever. « Hey! » Je ne ferme pas la porte. Et après, par contre, je leur explique. « Tu ne fais pas mal à ton frère. » « Embrassez-vous. » Qu’est-ce qu’on dit? « Excuse-moi, Nelson. » « Excuse-moi, Eddy. » « Je t’aime, mon frère. » En tout cas, c’est long. C’est long. C’est bien long, mon affaire. Es-tu sûr que tu veux passer à la question? Salut!
Jumeaux: Allô, Céline. Notre maman est inquiète parce qu’on a déjà des amoureuses. Est-ce que toi, tu es inquiète pour Nelson et Indi?
Céline Dion: Ils ont-ils vraiment des copines?
Patrice Bélanger: Bien, ils sont revenus de la garderie un mois. « Non, non, papa, j’ai une amoureuse. »
Céline Dion: Ok. Non, j’ai… Peut-être que mes nanies ne m’ont pas partagé ça. Il vaut mieux que ce soit comme ça. Mais ils n’ont pas d’amoureuse encore. Ils ont dit à une de mes nièces, par contre, je pense que Eddy a dit à une de mes nièces qu’il était pour la marier. Ça fait que c’est plus qu’une copine, il est déjà marié, lui, là. Puis les deux, ils ont tellement des caractères vraiment différents. Un, c’est comme la plume, et l’autre, c’est comme la roche. Ils ont huit livres de différence. Un, tu le lèves, tu dis, « mon Dieu, je vais casser un bras. » Tu le prends, tu lui prends la main, ça fait comme… Puis l’autre, tu le pends, tu fais… Tu sais, c’est vraiment, vraiment spécial.
Patrice Bélanger: Quel genre de belle mère tu seras, Céline? Parce que René-Charles, lui, a 15 ans, adolescence, progressivement…
Céline Dion: J’ai 15 ans, qu’est-ce que je vais? Qu’est-ce que je vais? Je m’arrête ou je continue. J’ai 15 ans ou j’en suis à la fin ou au début. Sucré ou… Salé.
Patrice Bélanger: Est-ce que tu vas être du genre à scruter les demoiselles qui vont entrer à la maison, ou tu vas te mettre chum avec?
Céline Dion: Je peux même pas y penser, tu comprends-tu? Je l’aime pas déjà. C’est sûr que un moment donné, il va rencontrer une fille, tu sais. Il a déjà eu une petite copine. C’était une patineuse artistique, tu sais. Je disais, « ouais, ça fait glissant dans la maison. » Ils sont allés au cinéma, puis les parents étaient là, là. Ça fait que je m’inquiétais pas, tu sais. Mais c’est sûr que si on s’issait dans le salon, puis quand elle va mettre sa main sur la cuisse de mon gars, là… Je vais capoter, man. C’est sûr, je vais capoter. J’aime mieux que ça se passe dans mon salon, de toute façon, là. C’est sûr, je vais faire… L’important, c’est que lui trouve la bonne, pour que ce soit lui heureux. Moi, j’ai choisi le mien. Je veux que lui choisisse la sienne.
Patrice Bélanger: Dans nos bacs, le 26 août prochain, ton nouvel album, « Encore un soir », tu revisites le grand classique « Ordinaire ». Que reste-t-il d’ordinaire dans ta vie, Céline?
Céline Dion: Je n’ai rien d’ordinaire dans ma vie. Tout est devenu extraordinaire.
Patrice Bélanger: Tu sais qu’on a 15 ans cet été, Céline.
Céline Dion: J’ai recommencé, là, j’ai 15 ans.
Patrice Bélanger: Toi, en 2002, tu vivais tout un virage. Tu venais d’accoucher de René Charles. Tu venais de lancer ton album « A New Day Has Come ». Tu te préparais à affronter Vegas. Et aujourd’hui, 15 ans plus tard, tu es à un tout autre virage dans ta vie personnelle et professionnelle. En quoi la Céline d’il y a 15 ans est différente de celle d’aujourd’hui?
Céline Dion: C’est pratiquement le même livre, c’est juste un autre chapitre. Il y a une maturité qui s’installe. Il y a des plis qui se forment. Il faut qu’il y ait un côté positif sur la gravité de l’âge qui s’installe dans notre corps humain. Quels sont ces aspects positifs pour toi d’un vieillir? La sagesse, la connaissance, l’équilibre, les choses qu’on prend pour acquis. Et ça, je trouve qu’avec l’âge, j’ai comme l’impression qu’on arrête d’essayer de se prouver à soi-même. On en profite. Je pense que la quarantaine et la cinquantaine, je pense que, en tout cas, pour moi, c’est ce qui est le plus beau. Malgré que dans ma quarantaine, c’est le moment de notre vie qu’on a vécu le plus dramatique à notre famille. Mais à travers tout ça et de la façon que ça s’est passé, le fait que ça s’est passé dans la quarantaine justement, cette force-là était déjà là. Quand on approche la cinquantaine, on devrait se dire qu’il y en a comme, au lieu de se dire que 24 heures d’une journée, on devrait se dire que 12 heures. Fait que là, on va être un petit peu sur la panique, donc on ne va pas toujours remettre à demain ce qu’on devrait faire aujourd’hui. Et en plus de ça, il y a juste deux jours dans l’année où tu n’as pas de contrôle, où tu ne peux rien faire. Juste deux. Ce n’est pas beaucoup, hein? C’est hier, puis demain. Fait que profitons de la journée.
Patrice Bélanger: Aldo, Gianpaolo et Scott Price, ton nouveau directeur musical, ils disent que tu devrais depuis un certain temps avoir le crédit d’auteur-compositeur pour certaines de tes chansons. Tu t’impliques tellement, Scott dit, que tu proposes des textes et des musiques inspirants.
Céline Dion: Je suis en amour. Non, non, ils m’aiment, c’est pour ça.
Patrice Bélanger: Oui, mais à quand la chanson chantée…
Céline Dion: À quand le soleil… C’est ça l’affaire, c’est que ça ne s’arrête jamais.
Patrice Bélanger: C’est toi qui as des débuts de chanson.
Céline Dion: Je te le dis.
Patrice Bélanger: À quand la chanson chantée, mais aussi écrite par Céline Dion?
Céline Dion: J’ai écrit et puis offert à Marc. Je ne sais pas s’il a peur de les refuser. Il est prêt, je sais pas pourquoi. J’ai beaucoup d’idées de textes que je ne finis jamais. J’ai beaucoup d’idées mélodiques aussi que je ne finis jamais. Je pense qu’Aldo et Scott veulent Céline, qui l’a, vas-y, finis. Mais ça, c’est comme la télé que je n’ouvre pas. J’ai plein d’idées, mais je n’ai pas le temps de finir. J’aime mieux aller à la chasse aux grenouilles. Pis aux lucioles.
Patrice Bélanger: Alors il ne me reste qu’à te dire un immense merci, Céline.
Céline Dion: Ça me fait plaisir.
Patrice Bélanger: Que du meilleur, que du bon, que du succès pour la suite.
Céline Dion: T’es bien faite. Merci beaucoup.
Patrice Bélanger: Merci Céline.
Céline Dion: Bravo pour tes jumeaux. Tu leur donneras un gros bec de m’attendre.
Patrice Bélanger: Salut.
Patrice Bélanger: Céline Dion est en spectacle au Centre Bell. C’est votre chance de la voir jusqu’au 17 août.
Animatrice: Puis à Québec aussi.
Patrice Bélanger: Oui, centre Vidéotron du 20 au 27 août.
Animatrice: Puis Trois-Rivières.
Patrice Bélanger: L’amphithéâtre Cogeco, les 30 et 31 août.
Animatrice: N’oubliez pas son album.
Patrice Bélanger: Disponible dès le 26 août. Encore un soir.
Animatrice: J’ai tellement hâte!

TVA, 8 Août 2016


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